N... comme numération romaine
- Dominique
- 4 févr. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 mai 2020

Toujours dans la lecture de "Lire le français d'hier..." par Gabriel AUDISIO et Isabelle RAMBAUD, je découvre la signification de l'écriture des chiffres romains !
Extrait, page 102, explication donnée par l'auteur d'un manuel à la fin du XVIIe siècle :
"La combinaison dépend de ces sept : I. V. X. L. C. M. D. dont l'explication s'ensuit.
I. II. III. IIII. représentent les quatre doigts de la main, sur lesquels on a coutume de compter, et l'V qui vaut cinq est marqué par le cinquième doigt, ou le pouce, lequel étant ouvert forme un V avec le doigt indice, et deux V joints par la pointe font un X qui vaut dix.
Il y a encore une autre sorte de chiffre, où l'M vaut mille : et parce que l'on faisoit autrefois une M comme si elle avoit une ance de chaque costé en cette sorte
( CIƆ ) ce qui a esté séparé avec le temps en ces trois parties ( C I Ɔ ) ou ainsi
CIƆ on a pris la moitié de cette CIƆ qui est IƆ ou D pour signifier cinq cens, moitié de mille. Le C vaut pareillement cent ; mais parce que l'on figurait anciennement le C en cette sorte ( [ ) en prenant la moitié de cette figure qui est une L, elle vaut cinquante, moitié de cent. Cela supposé, il est aisé de sçavoir la raison de la valeur de ces chiffres de finance"
C. IRSON, L'arithmétique universelle démontrée, Paris, 1678

Quant au mot chiffre, d'abord écrit chifre, il dérive du latin cifra qui, comme l'arabe dont il vient, signifie "zéro" , ce dernier terme l'ayant supplanté, il en est venu à désigner les figures du système numérique à partir de la fin du XVe siècle. Et nos chiffres arabes, eh bien... ils arrivent d'Inde (et même la valeur du zéro)...

C'est aux Indiens que l'on doit d'avoir inventé notre zéro. Sa présence est attestée dès le cinquième siècle de notre ère, en l'an 458 exactement. Très avancés dans les calculs, les Indiens possèdent neuf signes distincts pour compter de 1 à 9 et connaissent comme les Babyloniens la numération de position. Pour traiter l'absence, ils inventent sunya (qui signifie vide) qu'ils traitent très rapidement comme un chiffre : ils savent que lorsqu'on retire une quantité d'une autre quantité égale, il reste sunya, rien. Zéro apparaît donc après les neuf autres chiffres, c'est pourquoi les Indiens les dénombrent ainsi : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 et 0.
Il faut attendre le huitième siècle pour voir le zéro apparaître dans le monde arabe. Il est introduit par un astronome indien à la cour du calif Al-Mansur, à Bagdad en même temps que tout le système de numération indien. Les Arabes traduisent alors sunya en as-sifr, qui devient ziffer puis zephiro. Ziffer donnera chiffre et zephiro donnera zéro. Zéro est donc le dernier venu de tous les chiffres. Une apparition qui constitue un pas décisif dans l'histoire de l'humanité : elle va ouvrir la voie au développement de l'algèbre et des techniques de calcul et donc à l'essor des sciences et des techniques.
Pour ce qui est de la transcription et la compréhension des chiffres dans les textes anciens, eh bien... c'est pas gagné.... Ah, c'est pas simple la paléographie...!!!
J'ai quand même aussi repéré que le signe actuel de la livre anglaise £, est tout bonnement l'abréviation de la livre (tournois ou autre) qu'on trouve dans les textes.
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