top of page

M... comme Monique à Pornic !



L'Amérique c'est bien, mais la terre de coeur de Monique, c'est Pornic... Attachée à la conservation des coutumes, elle s'est approprié le costume local et voici son récit :

Nous sommes à Pornic, costumée, je me promène sur le port, aux alentours du château, dans les rues, à la Ria ; c'est la fête de la Mer, de la St-Gilles, les Journées du Patrimoine (ou autres manifestations : anniversaire du Musée du Pays-de-Retz, jeu...), des regards croisés, souriants, un : "bonjour, c'est le costume et la coiffe de Pornic... encore portés de 1840 à 1870 par les habitantes de ce petit port"...  et le contact est engagé avec le public. Alors, je présente ce patrimoine et n'oublie pas de préciser qu'il est attesté par les très belles aquarelles d'Hippolyte Lalaisse, lesquelles furent réalisées vers 1840. La lithographie des "Demoiselles de Pornic" est notamment bien connue dans la région.


Lithographie Hippolyte Lalaisse



Puis, je poursuis : "cet habit (celui que je porte) peut être considéré comme un costume du dimanche ou de cérémonie ; les autres jours de la semaine, les Pornicaises revêtaient un costume de travail peu différent (les manches étaient droites) en tissu ordinaire, résistant pour vaquer à leurs occupations quotidiennes ; "il est relativement simple : une robe, un châle, un tablier à bavette ou devantier ; "la robe est faite de plis plats devant et de nombreuses fronces à l'arrière, dites en "tuyaux d'orgue". Les couleurs bleu marine, marron, puce, grenat étaient réservées aux dames tandis que les couleurs "pastel" étaient portées par les jeunes filles. Aujourd'hui, cherchez l'erreur... (car ma robe est d'un joli vert amande).


Avec le Veau d'or (Daniel !) en 2017



Les manches "à gigot", très travaillées, comportent des rangées de fronces ; "le châle ajusté sur la robe est en soie brochée et bordé de franges ; "le tablier, du même tissu que le châle, comporte une bavette baleinée pour affiner la taille. Le corps du tablier est monté à fronces sur la pointe de la bavette et a la particularité de présenter un plissé "soleil" permettant de le ranger sans risque de faux-plis (cette astuce fait toujours une grosse impression auprès des dames) ; "l'habit des épouses des édiles est fait de tissus fins et précieux ; le tablier n'a pas de bavette. De plus, elles portent des dentelles et des bijoux "pour ce qui est des bijoux, il s'agissait d'une croix ou d'un coeur, en or ou en argent, retenus par un lien de velours autour du cou, ou d'un long sautoir, parfois d'une petite broche ; "quant à la coiffe, très particulière, et malgré sa haute taille, elle est appelée "la petite coiffe", la grand'coiffe étant celle des grandes cérémonies ou des mariées : ses quatre battants se repliaient et venaient s'épingler sur la tête. En dehors des jours de fête, les Pornicaises portaient la petite coiffe qui est composée d'une large bande de tulle brodée, bordée de dentelle, et épinglée sur un carton bleu faisant ressortir la blancheur de la dentelle ; le tout se termine par un fond de coiffe dit "paillé" car, autrefois, ces dames allaient dans les marais chercher des pailles qu'elles disposaient savamment sur le tulle amidonné ; au repassage, ces végétaux laissaient leur empreinte. Enfin, la coiffe est fixée par trois épingles sur une sous-coiffe brodée en son centre. "Gare à la pluie qui pouvait détruire ce bel "édifice !" . Lorsqu'il faut la faire rénover, le ou la spécialiste devra démonter les trois parties, les laver, les amidonner, pailler le fond, l'amidonner et remonter le tout manuellement... Tout un art...







"De passage à Pornic (comme bon nombre de célébrités), Jules Michelet écrira : "l'aimable et sérieux abri de Pornic, ses bons marins, ses jolies filles charmantes sous leur bonnet pointu..."

"Lorsque les Pornicaises devaient effectuer certains travaux, notamment au jardin ou au lavoir, et à plus forte raison par temps pluvieux, elles portaient des bonnets de travail appelés "câlines", en calicot ou en flanelle selon la saison ; "Après 1870, les coiffes de haute taille sont abandonnées et remplacées par de petites coiffes paillées avec un fond assez haut agrémenté d'une belle broderie ; le costume est simplifié : robe longue et tablier, avec beaucoup moins de plis ; "Les Pornicaises se sont ainsi vêtues jusqu'à la fin du 19ème siècle.



















Lors d'un pique-nique "Renoir" organisé à Noirmoutier par Alain Barré










Au fil des ans, elles vont cesser de porter ce beau costume traditionnel mais beaucoup continueront à porter la coiffe au début du 20ème siècle  ; enfin une dernière coiffe, en forme de carène de bateau renversée, était encore plus petite ; elle fut portée par quelques personnes âgées de Pornic et de Sainte-Marie jusque dans les années 1950.







Bien évidemment, j'adapte mes dires suivant l'intérêt manifesté par le public, le temps dont il semble disposer et l'état d'avancement de la journée... En effet, je parle le plus souvent du "matin au soir" ; beaucoup de photos sont faites, avec les petits, et envoyées illico vers des destinations parfois lointaines, cela faisant partie de "l'immédiateté de l'époque". Les multiples contacts sont toujours très cordiaux et riches d'échanges de toutes sortes (se référant souvent aux costumes portés par les aïeux) ; ces moments privilégiés ont le pouvoir de gommer la fatigue et d'offrir la certitude "d'avoir donné un peu, mais reçu, ô combien !".

Et puis, de par cette activité "Patrimoine Costume" (sincèrement, "sans calcul", ni sentiment de vanité), j'ai l'impression de redonner un tout petit peu à Pornic eu égard à ce que cette magnifique ville m'apporte de bien-être.



Et si vous possédez des photos de vos aïeules en coiffe, je propose de faire une galerie, (pour ma part j'en ai une avec la coiffe de Paimpol)...



Toutes les photos sont la propriété de Daniel et Monique PENEAU

42 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page